lundi 26 août 2019

Pumpkin Autumn Challenge 2019


Depuis le début de l'année, je participe au challenge de Ma Lecturothèque, le Challenge de littérature de l'imaginaire, où j'ai choisi de lire 12 livres dans la veine SFFF. Pour cet automne, j'ai décidé de prendre part à un autre challenge, le Pumpkin Autumn Challenge, organisé par Guimause, qui fait la part belle à la littérature SFFF et ésotérique. Voici les visuels explicatifs comprenant les différents paliers auxquels on peut s'inscrire :



Pour ma part, j'ai choisi le palier "Une Faim de Loup-Garou", ce qui me fait 4 livres à lire. Je vise petit car je ne suis plus une très grande lectrice et que j'aimerais participer à un troisième challenge ;).
Je profite de ce Pumpkin Autumn Challenge pour caser des SP et des livres qui sont dans ma pàl depuis un moment. Voici donc ma liste :

Automne frissonnant :

- Tu n'en reviendras pas ! : Entends la nuit, Catherine Dufour, éd. L'Atalante, 2018.

Automne enchanteur :

- Down by the salley gardens : Vert-de-Lierre, Louise Le Bars, éd. Noir d'Absinthe, 2019.

Automne douceur de vivre :

- Un cinnamon roll et un chaï latte à emporter s'il vous plaît ! : Maleficium, Hilda Alonso, autoédition, 2018.

Automne astral :

- Songe d'une nuit d'automne : Le Dieu dans l'ombre, Robin Hobb, éd. ActuSF, 2019.


Et vous, est-ce que ce challenge lecture vous intéresse ?


dimanche 11 août 2019

Sorcière de chair, de Sarah Buschmann


Sarah Buschmann est une jeune autrice française. Psychologue de métier, elle a d'abord publié plusieurs nouvelles avant de faire éditer son roman Sorcière de chair aux éditions Noir d'Absinthe, petite maison d'édition spécialisée dans la fantasy que je découvre avec ce livre. Bien lui en a pris puisque ce premier roman a été finaliste pour le Prix Masterton 2019. Sorcière de chair est un mélange d'urban fantasy et de thriller qui m'a beaucoup plu. Attendez-vous à ne plus voir les sorcières sous le même angle !

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2016, Melbourne. Arabella Malvo, lieutenant de la brigade criminelle, est chargée d''enquêter, avec ses collègues Nolan et Chiara, sur une série de violents meurtres. Tous ces assassinats ont pour points communs la ressemblance des victimes entre elles et l'inspectrice, et le modus operandi : il semblerait qu'une sorcière soit à l’œuvre dans les parages... Arabella va devoir replonger dans les affres de son obscur passé pour résoudre l'affaire, en ressortira-t-elle indemne ?

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Ce roman m'a séduite à la fois par le mélange des genres et l'originalité de l'histoire. La plume de l'autrice est fluide et riche, elle sait se faire poétique et tranchante selon les descriptions et actions. Ainsi, on plonge dès les premières pages dans l'horreur, avec des scènes de carnage minutieusement décrites ; on sent la petite touche sadique de l'autrice, et ce n'est pas pour déplaire. On reste fasciné devant les détails morbides et on en redemanderait presque ! 

Arabella est une anti-héroïne particulière : physique maigre et passe-partout, caractère cynique et mutique. Ces qualificatifs ne font pas d'elle quelqu'un de mystérieux, elle semble presque antipathique au premier abord. Au fil de la lecture, on assemble le puzzle de son passé torturé grâce aux flashbacks qui s'égrainent tout au long du récit, et on comprend mieux son caractère particulier, jusqu'à finalement s'attacher à elle. L'autrice réussit à planter des personnages convaincants, dont on découvre au fur et à mesure la profondeur, et qui surprennent. (Peut-être est-ce dû à son métier de psychologue ?) Les personnages secondaires prennent en densité, tandis que le masque d'Arabella craque petit à petit...

L'aspect thriller est bien rendu : l'enquête est de plus en plus glaçante, la brigade patauge et n'arrive pas à empêcher les meurtres ; l'atmosphère chaude et humide de Melbourne et Darwin, deux villes australiennes, accentue la sensation d'étau qui se resserre au fur et à mesure de la lecture. De plus, la touche de fantasy se marie surprenamment bien ! L'autrice dévoile un univers magique discret et sombre, loin des clichés de la sorcellerie habituels. Les sorcières sont des êtres plutôt maléfiques et manipulateurs : elles s'immiscent dans le cerveau des autres et jouent avec les différentes partie du cortex pour obtenir ce qu'elles désirent : des informations, en faire des marionnettes, tuer, etc. La sorcellerie est démystifiée, analysée : on sait comment le pouvoir fonctionne et l'étude des neurosciences permet aux sorcières de mieux contrôler leur pouvoir. Cet aspect scientifique et "froid" de la sorcellerie apporte une grande originalité au récit et renforce le côté "réel" de l'intrigue. On ne sait plus si on lit de la fantasy ou un simple thriller, dont l'action se passerait dans notre monde actuel. Le titre Sorcière de chair fait référence à une deuxième catégorie de sorciers et sorcières : immortels mais moins puissants que les sorciers "normaux", ces êtres sont à rapprocher des vampires : ils doivent se nourrir de sang pour survivre. J'ai beaucoup apprécié ce clin d’œil au mythe vampirique !

Pour conclure, je n'ai pas de points négatifs à apporter à ce roman, si ce n'est qu'il est trop court ! La fin n'en est pas une, et j'ai cru comprendre qu'un deuxième tome était en préparation, ouf ! Sarah Bushmann délivre là un récit sombre et tourmenté, une plongée dans la psyché torturée du personnage principal et dans une enquête sordide, dont on ressort frustré. Vivement la suite !


Ce roman a été lu dans le cadre du 7e challenge de littérature de l'imaginaire.



Sorcière de chair, Sarah Buschmann, éd. Noir d'Absinthe, 2018.

jeudi 8 août 2019

Avana, tome 1 : La prophétie du Druide, d'Annie Lavigne


D'Annie Lavigne, autrice autoéditée à succès, j'avais déjà lu le premier tome de la série La Confrérie du Serpent, et j'ai accepté de me plonger dans une autre série, celle d'Avana, dont le potentiel m'a de suite séduite. Je remercie l'autrice de m'avoir envoyé La prophétie du Druide, qui ouvre cette trilogie fantasy.

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Il y a deux mille ans, sur la terre d'Erin, le druide Amorgen a une vision : celle de la destruction de la terre des hommes par les Fomorés, seigneurs de l'En-Deça, ennemis des Thuatas de Danann, peuple de la lumière et dieux des hommes, qui vivent dans le Sidh. La prophétie du druide ne pourra se réaliser sans la naissance d'Avana, l'enfant de Lug, le dieu lumière, et de la sorcière maléfique Ess Enchenn. L'enfant est recueillie par Amorgen, qui l'élève parmi les Ulates, un des peuples de l'Île Verte, espérant faire d'elle un être davantage tourné vers la lumière. Mais adolescente, Avana découvre ses pouvoirs et se heurte à l'autorité de son père adoptif qui lui refuse l'enseignement druidique et le secret de sa naissance. Se sentant seule et trahie par les siens, tiraillée par sa part d'ombre et son envie de vérité, elle décide de quitter son peuple et se met en route vers la Scottie, où elle parfaitera ses connaissances et entamera le jeu des amours... Abandonnant derrière elle Emroth, ami d'enfance et druide en devenir. Son amour pour Avana sera-t-il assez fort pour l'empêcher de se tourner vers l'ombre ? Avana sera-t-elle vraiment à l'origine de la destruction d'Erin ?

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L'univers celtique de ce roman est séduisant : l'intrigue se passe en Irlande et en Scottie, on y croise des druides, des sorcières, des dieux et créatures magiques, et ce dans différents "mondes" : Erin, la terre des hommes ; l'En-Deça, le royaume de Zha'hor, le seigneur noir ; et le Sidh, là où vivent les enfants de Dana, les dieux des hommes. De plus, la plume de l'autrice est fluide et entraîne le lecteur sans difficultés dans les aventures d'Avana. L'intrigue est certes linéaire mais se sépare en deux dès la moitié du livre : en effet, on va suivre à la fois le chemin d'Avana, mais aussi celui d'Emroth. Ces deux âmes sont amenées à se séparer puis à se retrouver sans cesse. Ces coupures, qui se font plus régulières au dernier quart du roman, apportent un nouveau souffle au récit, qui devient de plus en plus sombre à mesure qu'Avana refoule son côté lumière.

Cependant, le récit souffre de plusieurs défauts. Tout d'abord, l'enchaînement des péripéties est beaucoup trop rapide, sans compter certains passages trop faciles et peu crédibles : par exemple, lorsqu'Avana décide de partir en Scottie, son voyage se passe beaucoup trop bien, elle trouve son chemin, prend la mer et traverse une forêt sans aucun problème alors qu'elle est une jeune fille d'une grande beauté. Je gage qu'il y a 2000 ans, en Irlande, les choses devaient se passer moins facilement. Les actions s'enchaînant brusquement, cela ne nous laisse pas le temps de "voir venir" les choses et de nous imprégner vraiment de l'atmosphère. 
Ces changements brusques sont à mettre en parallèle avec les changements d'humeur de l'héroïne. Avana est une adolescente rabrouée et mise à l'écart, naïve et douce, mais sa fameuse part d'ombre prend trop rapidement le dessus, ça ne convainc pas - surtout que ce côté ombrageux est notamment montré par sa libido, la transformant en femme fatale ; c'est beaucoup trop cliché et sexiste. Je trouve ça dommage car ce point de sa personnalité, écartelée entre ombre et lumière, était prometteur. Ce n'est donc pas l'héroïne qui m'a le plus plu, mais davantage ses adjuvants, qui sont Emroth et Amorgen, les sages de la tribu des Ulates. 
De plus, l'intrigue comporte certaines incohérences : par exemple, l'épisode d'Avana en Scottie est intéressant car elle prend en assurance et apprend à se défendre et certains aspects de la magie. Mais je n'ai pas compris pourquoi elle n'a pas utilisé ces connaissances dans la suite de l'intrigue. 
Ces incohérences et les situations invraisemblables, ainsi que le caractère binaire des personnages, font que ce roman est bancal. La lecture se fait sans accroches mais on ne réussit pas à plonger vraiment dedans.

Malgré ces défauts, ce roman possède un univers enchanteur et saura ravir les amateurs de mythologie celtique et de folklore irlandais.

Ce roman a été lu dans le cadre du 7e challenge de littérature de l'imaginaire.