vendredi 8 juin 2018

La Chienne de l'Ombre, de Manon Elisabeth d'Ombremont

couverture réalisée par Antera.

J'ai reçu il y a quelques semaines en service presse le premier tome des Légendes faës : La Chienne de l'Ombre, par l'auteure Manon Elisabeth d'Ombremont, qui tient un chouette blog de chroniques littéraires. Cette jeune auteure a déjà publié plusieurs nouvelles et romans chez L'ivre-book, dont Légendes faës (le troisième tome vient de sortir !). Voici ce que j'en ai pensé.

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Nous sommes en Faëry, et le royaume d'Etheryum est dirigé par le cruel empereur fomoire Fenrir. Ce dernier a, parmi sa nombreuse progéniture, deux filles : Melyan et Elyalë. Elyalë est l'aînée, elle est la fille d'une banshee et possède des pouvoirs magiques. Melyan, la cadette, est issue d'une fée, mais renie cet héritage magique. Partie se former au combat auprès des guerriers fomoires, Meylian souhaite être reconnue comme l'une des leurs. Un rude apprentissage l'attend, mais c'est sans compter sur sa sœur, qui la rappelle auprès d'elle, et avec qui elle devra déjouer les pièges tendus par Fenrir. Meylian devient la "chienne de l'ombre", la protectrice de sa sœur, mais elle devra surtout se protéger elle-même, et ne pas se laisser séduire par le dieu-dragon Déchu.

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J'ai été agréablement surprise par ce roman. Bien que le récit comporte certaines maladresses et aurait besoin d'une meilleure correction, on se retrouve happé très facilement par l'histoire, qui est clairement influencée par les mythologies nordique et celtique. L'auteure a réussi a créé un univers dark fantasy convaincant : à la fois sombre, cruel et magique. Les races que sont les "banshees", "fées", "fomoires", "sidhes", etc, divisées en deux peuples : "seelies" et "unseelies", sont intéressantes, et on aimerait en savoir davantage sur leur fonctionnement et comment elles interagissent entre elles ! La limite entre les dieux comme le Déchu et les faës n'est pas très claire, de même que celle entre "seelies" et "unseelies". Je me suis un peu perdue en cours de route. Néanmoins, je me suis attachée à l'héroïne - ou devrais-je dire, l'anti-héroïne - et à l'univers effroyable et glauque d'Etheryum. 

Le roman contient beaucoup d'ellipses, avec des digressions de la part du narrateur qui nous prend à parti. Autant cela introduit une proximité avec le lecteur, autant j'ai pu trouver cela un peu lourd, servant d'excuse pour ne pas développer davantage le parcours des personnages. Meylian est un personnage en colère, aux émotions contenues et qu'on observe se faire manipuler par sa sœur et le Déchu, c'est assez agaçant (haha). Elle s'est préparée physiquement, mais pas mentalement, au contraire d'Elyalë, qui cache bien son jeu. De plus, il y a introduction de personnages dont on ne comprend pas la finalité, tel Telbrin, le chef des guerriers fomoires, avec qui Meylian entretient une relation très ambiguë. Tout cela peut nous laisser perplexe, c'est le mot pour décrire mon sentiment général envers le livre.

Pour conclure, je pense que ce roman est beaucoup trop court, il aurait fallu une bonne centaine de pages en plus pour mieux appréhender l'univers et les liens entre les différents personnages, et former une intrigue solide et équilibrée. Malgré ces défauts, on ne peut nier une plume aisée, qui plonge le lecteur avidement dans l'histoire plutôt noire et crue. Cela ajouté aux personnages qui ont beaucoup de potentiels et vous obtenez un petit roman addictif et surprenant ! J'ai acheté les deux autres tomes, en espérant qu'ils développent les points qui pèchent (et ça prouve bien que j'ai tout de même mordu !).