couverture réalisée par Antera. |
J'ai reçu il y a quelques semaines en service presse le premier tome des Légendes faës : La Chienne de l'Ombre, par l'auteure Manon Elisabeth d'Ombremont, qui tient un chouette blog de chroniques littéraires. Cette jeune auteure a déjà publié plusieurs nouvelles et romans chez L'ivre-book, dont Légendes faës (le troisième tome vient de sortir !). Voici ce que j'en ai pensé.
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Nous
sommes en Faëry, et le royaume d'Etheryum est dirigé par le cruel
empereur fomoire Fenrir. Ce dernier a, parmi sa nombreuse progéniture,
deux filles : Melyan et Elyalë. Elyalë est l'aînée, elle est la fille
d'une banshee et possède des pouvoirs magiques. Melyan, la cadette, est
issue d'une fée, mais renie cet héritage magique. Partie se former au
combat auprès des guerriers fomoires, Meylian souhaite être reconnue
comme l'une des leurs. Un rude apprentissage l'attend, mais c'est sans
compter sur sa sœur, qui la rappelle auprès d'elle, et avec qui elle
devra déjouer les pièges tendus par Fenrir. Meylian devient la "chienne
de l'ombre", la protectrice de sa sœur, mais elle devra surtout se
protéger elle-même, et ne pas se laisser séduire par le dieu-dragon
Déchu.
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J'ai
été agréablement surprise par ce roman. Bien que le récit comporte
certaines maladresses et aurait besoin d'une meilleure correction, on se
retrouve happé très facilement par l'histoire, qui est clairement
influencée par les mythologies nordique et celtique. L'auteure a réussi a
créé un univers dark fantasy convaincant : à la fois sombre,
cruel et magique. Les races que sont les "banshees", "fées", "fomoires",
"sidhes", etc, divisées en deux peuples : "seelies" et "unseelies",
sont intéressantes, et on aimerait en savoir davantage sur leur
fonctionnement et comment elles interagissent entre elles ! La limite
entre les dieux comme le Déchu et les faës n'est pas très claire, de
même que celle entre "seelies" et "unseelies". Je me suis un peu perdue
en cours de route. Néanmoins, je me suis attachée à l'héroïne - ou
devrais-je dire, l'anti-héroïne - et à l'univers effroyable et glauque
d'Etheryum.
Le
roman contient beaucoup d'ellipses, avec des digressions de la part du
narrateur qui nous prend à parti. Autant cela introduit une proximité
avec le lecteur, autant j'ai pu trouver cela un peu lourd, servant
d'excuse pour ne pas développer davantage le parcours des personnages.
Meylian est un personnage en colère, aux émotions contenues et qu'on
observe se faire manipuler par sa sœur et le Déchu, c'est assez agaçant
(haha). Elle s'est préparée physiquement, mais pas mentalement, au
contraire d'Elyalë, qui cache bien son jeu. De plus, il y a
introduction de personnages dont on ne comprend pas la finalité,
tel Telbrin, le chef des guerriers fomoires, avec qui Meylian
entretient une relation très ambiguë. Tout cela peut nous laisser
perplexe, c'est le mot pour décrire mon sentiment général envers le
livre.
Pour
conclure, je pense que ce roman est beaucoup trop court, il aurait
fallu une bonne centaine de pages en plus pour mieux appréhender
l'univers et les liens entre les différents personnages, et former une
intrigue solide et équilibrée. Malgré ces défauts, on ne peut nier une
plume aisée, qui plonge le lecteur avidement dans l'histoire plutôt
noire et crue. Cela ajouté aux personnages qui ont beaucoup de
potentiels et vous obtenez un petit roman addictif et surprenant ! J'ai
acheté les deux autres tomes, en espérant qu'ils développent les points
qui pèchent (et ça prouve bien que j'ai tout de même mordu !).
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