D'Annie Lavigne, autrice autoéditée à succès, j'avais déjà lu le premier tome de la série La Confrérie du Serpent, et j'ai accepté de me plonger dans une autre série, celle d'Avana, dont le potentiel m'a de suite séduite. Je remercie l'autrice de m'avoir envoyé La prophétie du Druide, qui ouvre cette trilogie fantasy.
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Il y a deux mille ans, sur la terre d'Erin, le druide Amorgen a une vision : celle de la destruction de la terre des hommes par les Fomorés, seigneurs de l'En-Deça, ennemis des Thuatas de Danann, peuple de la lumière et dieux des hommes, qui vivent dans le Sidh. La prophétie du druide ne pourra se réaliser sans la naissance d'Avana, l'enfant de Lug, le dieu lumière, et de la sorcière maléfique Ess Enchenn. L'enfant est recueillie par Amorgen, qui l'élève parmi les Ulates, un des peuples de l'Île Verte, espérant faire d'elle un être davantage tourné vers la lumière. Mais adolescente, Avana découvre ses pouvoirs et se heurte à l'autorité de son père adoptif qui lui refuse l'enseignement druidique et le secret de sa naissance. Se sentant seule et trahie par les siens, tiraillée par sa part d'ombre et son envie de vérité, elle décide de quitter son peuple et se met en route vers la Scottie, où elle parfaitera ses connaissances et entamera le jeu des amours... Abandonnant derrière elle Emroth, ami d'enfance et druide en devenir. Son amour pour Avana sera-t-il assez fort pour l'empêcher de se tourner vers l'ombre ? Avana sera-t-elle vraiment à l'origine de la destruction d'Erin ?
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L'univers celtique de ce roman est séduisant : l'intrigue se passe en Irlande et en Scottie, on y croise des druides, des sorcières, des dieux et créatures magiques, et ce dans différents "mondes" : Erin, la terre des hommes ; l'En-Deça, le royaume de Zha'hor, le seigneur noir ; et le Sidh, là où vivent les enfants de Dana, les dieux des hommes. De plus, la plume de l'autrice est fluide et entraîne le lecteur sans difficultés dans les aventures d'Avana. L'intrigue est certes linéaire mais se sépare en deux dès la moitié du livre : en effet, on va suivre à la fois le chemin d'Avana, mais aussi celui d'Emroth. Ces deux âmes sont amenées à se séparer puis à se retrouver sans cesse. Ces coupures, qui se font plus régulières au dernier quart du roman, apportent un nouveau souffle au récit, qui devient de plus en plus sombre à mesure qu'Avana refoule son côté lumière.
Cependant, le récit souffre de plusieurs défauts. Tout d'abord, l'enchaînement des péripéties est beaucoup trop rapide, sans compter certains passages trop faciles et peu crédibles : par exemple, lorsqu'Avana décide de partir en Scottie, son voyage se passe beaucoup trop bien, elle trouve son chemin, prend la mer et traverse une forêt sans aucun problème alors qu'elle est une jeune fille d'une grande beauté. Je gage qu'il y a 2000 ans, en Irlande, les choses devaient se passer moins facilement. Les actions s'enchaînant brusquement, cela ne nous laisse pas le temps de "voir venir" les choses et de nous imprégner vraiment de l'atmosphère.
Ces changements brusques sont à mettre en parallèle avec les changements d'humeur de l'héroïne. Avana est une adolescente rabrouée et mise à l'écart, naïve et douce, mais sa fameuse part d'ombre prend trop rapidement le dessus, ça ne convainc pas - surtout que ce côté ombrageux est notamment montré par sa libido, la transformant en femme fatale ; c'est beaucoup trop cliché et sexiste. Je trouve ça dommage car ce point de sa personnalité, écartelée entre ombre et lumière, était prometteur. Ce n'est donc pas l'héroïne qui m'a le plus plu, mais davantage ses adjuvants, qui sont Emroth et Amorgen, les sages de la tribu des Ulates.
De plus, l'intrigue comporte certaines incohérences : par exemple, l'épisode d'Avana en Scottie est intéressant car elle prend en assurance et apprend à se défendre et certains aspects de la magie. Mais je n'ai pas compris pourquoi elle n'a pas utilisé ces connaissances dans la suite de l'intrigue.
Ces incohérences et les situations invraisemblables, ainsi que le caractère binaire des personnages, font que ce roman est bancal. La lecture se fait sans accroches mais on ne réussit pas à plonger vraiment dedans.
Malgré ces défauts, ce roman possède un univers enchanteur et saura ravir les amateurs de mythologie celtique et de folklore irlandais.
Ce roman a été lu dans le cadre du 7e challenge de littérature de l'imaginaire.
Hmmm, je ne sais pas si je me laisserais tenter. J'aime de plus en plus la fantasy alors cela me parle, et j'ai envie de découvrir des histoires un peu celtique... Je ne sais pas quoi en penser, d'un côté il pourrait me plaire, d'un autre j'ai peur de ne pas adhérer aux points que tu soulèves.
RépondreSupprimerMerci pour la découverte!